Chemins de formation au fil du temps :

Chemins de formation au fil du temps :
une identité en chemin…

Depuis le printemps 2001, une nouvelle revue est apparue discrètement dans le paysage des Sciences humaines : une gageur dont l’enjeu reste difficile à tenir en ces temps troublés autant que saturés. Mais…

 Cette revue se veut différente : elle l’est par différents aspects, tenant tant à la forme qu’au fond et à la façon. La forme se veut attrayante, agréable à tenir autant qu’à compulser, esthétique par la mise en page et les illustrations. Le fond traite de la compréhension des situations de formation tout au long de la vie, dans leur composante singulière autant que contextuelle, dynamique et historique. Il aborde de concert combien le récit autant que l’écriture contribuent à cette formation qu’ils expriment. La façon enfin revient à partir d’un événement, de rencontres, pour fournir la trame d’un dossier le plus direct possible, s’étant réfléchi en se faisant. Celui-ci s’appuiera donc autant que possible sur des transcriptions dialoguantes prises sur le vif et retravaillées avec leurs auteurs. Il sollicitera en écho les réactivités des participants de ces aventures collectives.

 Cette revue se veut lieu d’échanges interactifs : le dossier est suivi d’une rubrique « Autrement » où s’expriment des points de vue variés, en dehors de la thématique du moment ; d’une rubrique « envie de dire », ouverte tant à des coups de cœur qu’à des coups de gueule ; de « lectures-découvertes » ayant pour objectif de déclencher des appétits de lire variés, tant scientifiques que littéraires ; et d’infos puisant dans l’actualité connue des membres de l’équipe de rédaction. Objectif : créer un espace multiple et croisé d’écritures authentiques, vivantes et engagées.

 Cette revue pour lors se veut ouverte : tant aux lecteurs, et pour ce faire elle s’efforce à une lisibilité la plus large possible ; qu’aux auteurs, des plus illustres aux anonymes, étudiants ou non, invités à transférer leur écriture de l’expression à l’impression ; qu’à la transversalité interdisciplinaire ; et à l’interculturalité : le comité scientifique en témoigne.  Cette revue s’est voulue d’abord bi-annuelle : un numéro au printemps, un à l’automne, même si les difficultés de l’édition font que le printemps se rapproche parfois de l’été, et l’automne de l’hiver. Elle est devenue annuelle à partir de l’automne 2003 (n° 6).

Elle change d’éditeur à partir du numéro 10  éditions Téraèdre (Paris).

  • Le premier numéro, rouge, (printemps 2001) porte sur l’écriture en chemin et ses rapports avec la vie, via la formation. Trois écrivains sont venus partager leur expérience avec un public d’amateurs cherchant à être éclairé : Pierre Michon ; Philippe Forest ; Jean-Claude Snyders. Une place virtuelle a été réservée dans la revue à Charles Juliet, empêché, Patrick Rambaud et Pierre Bergounioux, rencontrés peu de temps avant. Suivent des réactions et variations sur le thème de l’écriture : que nous enseignent donc des témoignages sur ce que l’on peut attendre de l’écriture, sur ce que l’on peut faire d’elle – tout autant qu’elle nous fait ?
  • Le deuxième numéro, jaune, (automne 2001) nous emmène en Pologne à Lodz comme en témoigne la couverture, pour une rencontre croisée entre deux équipes sur les « méandres d’éducation », approche comparée des parcours de vie et de formation conçus comme développement non linéaires d’une invention de soi, dans une Europe qui se cherche. Ce qui ne nous empêchera pas de faire une petite visite au Brésil.
  • Le troisième numéro, vert, (printemps 2002) traite des pratiques d’« histoires de vie », croisant des témoignages de praticiens-chercheurs, praticiens non-chercheurs, et participants : les histoires de vie dont on commence à parler de plus en plus, ça se fait comment, pourquoi, et ça fait quoi ? Et non, ça n’est pas si simple, il ne suffit pas de lire, de s’informer, pour s’autoriser à cette pratique dans la vie, attention ! Dans ces pages il sera aussi question, notamment, d’« éthique et de barbarie », de spleen (du professeur des écoles) et de complexité ; au fil des pages nous croisons également François Bon, Philippe Meirieu, et retournons au Brésil.
  • Le numéro 4, bleu, (automne 2002), de ligne picturale maritime, aborde et situe « les récits de formation » dans leur contexte philosophique et expérientiel. Reprenant les dires d’un séminaire nantais de juin 2001, il se risque à interroger l’histoire et questionner les origines, légendaires et oubliées. Mais est-ce le récit comme chef d’œuvre qui aura le fin mot de l’histoire ? A moins que celle-ci ne se niche dans une correspondance intergénérationnelle, remontant aux sources œdipiennes…
  • Le numéro 5, violet, (printemps 2003), reprend les propos d’un séminaire sur les « savoirs de résistance » lors des Rencontres 2000 à Nantes. Thématique neuve, tant séduisante qu’interloquante, nous faisons le point sur ce que résister ou résilier voudrait dire, en terme de rapport au savoir et à la (sur)vie. Des signatures connues dans ce numéro : Boris Cyrulnik, Albert Jacquard, Edgar Morin…, des penseurs ; mais aussi des victimes qui ont sur faire confiance à notre équipe.
  • Le numéro 6 arc-en-ciel, (automne 2003), ose la question des « écritures de soi » : entre science et littérature ? Celle-ci fut débattue lors d’un séminaire à Nantes les 14 et 15 juin 2002 en présence d’une équipe québécoise et sous le regard pertinent, notamment de Philippe Lejeune et de l’écrivain Franck Ribault. Mais la revue, fidèle à sa ligne éditoriale, ira au-delà des propos échangés lors de ces deux jours en nous invitant vers d’autres horizons réflexifs, allant jusqu’aux rivages du pays du Soleil levant.
  • Le numéro 7 (automne 2004), inaugurant le passage de la revue à un rythme annuel, porte son savoir sur son dos. Et montre comment celui-ci voyage et avance en s’écrivant. L’importance du journal de bord et du carnet de voyage, en formation comme en recherche, y est déclinée tant par des chercheurs renommés d’horizons différents que par des étudiants et praticiens, rassemblant ainsi des points de vue divers qui font sortir de l’ombre une activité au potentiel souvent inexploré.
  • Le numéro 8 (automne 2005) porte sur « les bascules de la vie ». Dans le langage courant, le mot « bascule » est souvent utilisé pour signifier ces irréversibles passages que rien ne laissait entrevoir. « Ce jour-là, ma vie a basculé » en est le constat. Pour autant ces moments cruciaux, s’ils sont dits ainsi, sont peu pensés sous ce terme que le chercheur utilise rarement. En sciences humaines, cela veut-il dire quelque chose, « les bascules de la vie » ? Et pourquoi ce choix ? C’est ce que nous avons voulu questionner ici. Nous parlerons ainsi de ces bascules qui nous bousculent, ce qu’elles sont et ce qu’elles nous font, ce que nous enseignent les expériences extrêmes les plus radicales comme les plus banales…
  • Le numéro 9 (automne 2006) porte sur « la transmission intergénérationnelle ». Si nous nous soucions de transmission, est-ce suffisant pour que l’autre reçoive – et alors, que reçoit-il ? –, est-ce nécessaire, même, pour qu’il reçoive ? Ce qui se transmet, en fait, ne serait-ce pas ce que l’on ne transmet pas, ce que l’on ne veut pas transmettre ?
  • Le numéro 10-11 (automne 2007) ouvre une nouvelle page pour la revue qui avec lui, change d’éditeur. Il portera sur la « démarche clinique » en formation et recherche. Transversale mais dénuée en soi de prétention thérapeutique, la démarche clinique s’intéresse au sujet (apprenant comme enseignant) dans sa globalité et son histoire. Ainsi interroge-t-elle directement les valeurs et finalités de l’acte éducatif à une époque où l’obsession d’objectivité et les attraits de la virtualité tentent, plus que jamais, de désincarner le rapport au savoir. Dès lors, et si elle continue de susciter réserves voire rejets, elle occupe malgré tout une place non négligeable dans les pratiques éducatives comme en recherche et son développement actuel dans ces divers secteurs, objet de ce numéro, montre tant sa vitalité que sa pertinence.
  • Le numéro 12-13 (automne 2008) porte sur « la pensée complexe en formation et recherche ». Si elle provoque l’enthousiasme dans de nombreux points du Globe, en Amérique du sud par exemple, la complexité suscite parfois de la méfiance, voire du rejet, dans les enclaves disciplinaires traditionnelles, en sciences humaines notamment. En effet, sa transversalité la rend très exigeante culturellement parlant ; et, prenant en compte l’incertitude et l’aléatoire, le désordre autant que l’ordre, l’erreur voire l’errance, la stratégie qui se construit en chemin plus que des programmes pré-établis, elle peut être ressentie comme insécurisante. Se donnant pour ambition d’en présenter clairement les enjeux, la finalité de ce dossier est de proposer une médiation entre ces réflexions théoriques autour de la pensée complexe, mal voire peu connues, et les pratiques pédagogiques, professionnelles et décisionnelles. En effet, il ne s’agit pas seulement de proposer, à l’instar de la formulation d’Edgar Morin, une « réforme de la pensée », mais de montrer en quoi celle-ci contribue, de concert et réciproquement, à une réforme des pratiques et des actions décisionnelles qui nécessitent, de plus en plus, la prise en compte croisée de tous les secteurs du savoir.
  • Le numéro 14 (automne 2009) portera sur « estime de soi et formation de la personne ». Le rôle de l’estime de soi dans la réussite et/ ou l’échec familial, scolaire ou professionnel n’est donc plus à démontrer. Toutefois, qu’est-ce qui construit ou détruit cette image de soi dans les différents cadres précités ? Quels sont les mécanismes qui rentrent en jeu dans de tels processus et quelle remédiation possible pour un meilleur développement et un meilleur épanouissement du sujet, qu’il soit adulte ou enfant ? La finalité de ce numéro est de présenter ce qu’est l’estime de soi (ses fondements et ses impacts sur le développement de la personne) ; comment elle est un concept à part entière dans le domaine de la recherche dont les idées évoluent au fil des chemins heuristiques empruntés ; enfin, pourquoi et comment l’estime de soi est prise en considération dans les différentes pratiques professionnelles (enseignantes et autres…).
  • Le numéro 15 (automne 2010), coordonné par Nadia Bire, portera sur « récit de vie, récit de pratique : objectifs et effets ».

PETIT BILAN CHIFFRE DES NUMEROS 1 A 12-13 (A SAVOIR LES 11 PREMIERS NUMEROS) :

  • Nous relevons un total de 223 auteurs différents, dont 51 ont produit plusieurs textes

-175 français : la moitié de la région (dont 18 de l’équipe Transform’ soit moins de 10% du total), la moitié du reste de la France.
-48 étrangers (soit 21% du total des auteurs) :
11 du Québec (dont une représente une équipe de 11)
18 du Brésil
4 de Belgique
4 du Japon
4 de Pologne
3 de Suisse
1 des Etats-Unis
1 de Roumanie
1 d’Italie
1 d’Inde

  • Ces 223 auteurs se répartissent ainsi :

108 universitaires, soit environ la moitié
27 étudiants-professionnels et 44 étudiants en formation initiale soit 71, environ 1/3, de tous horizons
44 professionnels non étudiants

  • Le total des articles est de 352, dont 50 pour la rubrique initialement appelée « tribune libre », devenue « coups de cœur » dès le numéro 2 puis « envie de dire » à partir du 3.
  • 326 ouvrages ont été présentés dans la rubrique devenue « lectures-découvertes ».

COMITE DE REDACTION
Equipe Transform’ (transdisciplinarité et formation) de l’Université de Nantes, service de formation continue, sciences de l’éducation (pour l’historique et les caractéristiques de cette équipe composée de doctorants et post-doctorants, voir sur le site www.lanibayle.com rubrique Transform’), sous la responsabilité de Martine Lani-Bayle, professeur en sciences de l’éducation et créatrice de la revue.
Selon les dossiers et les disponibilités des uns et des autres, ce sont différentes personnes de l’équipe qui endossent ces fonctions.

COMITE DE LECTURE
Celui-ci est circonstancié selon les dossiers, faisant appel aux compétences idoines.
Il n’agit pas au même moment selon si celui-ci est constitué après un colloque ou une journée d’études, où les communications sont retenues sur projet, en amont des textes qui seront produits en situation et auront alors la qualité d’un oral non lu et ajusté à l’interaction du moment, qui intégrera les discussions enregistrées.
En cas de dossier constitué sur appel à contribution, ils font l’objet d’un accord de principe sur projet, puis d’une première lecture rapide qui donne lieu soit à un retour si cela ne correspond pas aux attentes ; à une seconde lecture plus approfondie dans le cas contraire, par une autre personne choisie en fonction de ses compétences en rapport avec le thème traité, autant bien entendu qu’à ses disponibilités du moment ; éventuellement une troisième lecture peut être requise.
Sauf cas exceptionnel, ces lectures ne sont pas anonymes et donnent lieu à un retour non anonyme, explicite et respectueux à l’auteur. D’une part parce que l’anonymat en ce cas n’est pas compatible avec les démarches cliniques que nous pratiquons par ailleurs. Ensuite parce qu’en ce domaine, il est illusoire : soit le lecteur connaît l’auteur et alors, il le reconnaît – de toute façon, il est reconnaissable à travers les références qu’il ne peut manquer de faire à ses travaux ou à son parcours. Soit l’auteur n’est pas connu du lecteur et alors, il est en quelque sorte de facto anonyme. Enfin les retours que nous proposons sont interactifs et donnent lieu à échanges et discussions, avec des lecteurs nécessairement identifiés, donc, engagés et impliqués, à l’intégrité autant qu’aux compétences desquels nous faisons entièrement confiance. Leurs retours ne sont en aucun cas des censures ou refus plus ou moins arbitraires comme on a pu en voir arriver dans des contextes analogues, et qui ne font pas progresser la réflexion ni la science…
Nous faisons appel à des auteurs ayant quelque chose à dire sur les thématiques retenues et nous nous intéressons avant tout au sens qui émerge des textes proposés. Ainsi, nous laissons venir les textes sans imposer de pré-formatage ; et il n’y a pas de grille de lecture standard à priori – hormis bien entendu les généralités incontournables des exigences concernant les articles destinés à une revue Sciences humaines : selon leur cadre et celui de leur auteur, les critères retenus sont donc ajustables, discutables et surtout, c’est à posteriori qu’ils se constatent.
Nous laissons ensuite les auteurs libres et responsables de ce qu’ils feront des propositions de remaniements éventuels qui leur sont faites. Notons qu’une majorité des textes fait l’objet de reprises pour divers motifs, nos remarques étant en général bien acceptées voire plébiscitées. Les refus, d’un côté comme de l’autre, sont rares et toujours argumentés. Notre ligne éditoriale étant claire tout en admettant des textes d’horizons variés et de niveaux différents (réunissant universitaires, étudiants et professionnels), il y a peu d’erreurs d’aiguillage ou d’incompréhensions.

COMITE SCIENTIFIQUE
Il a été retenu parmi des professeurs avec qui nous avons travaillé et/ou sommes en contact, pour leur proximité avec nos sensibilités réflexives. Tous sont actifs et réactifs au regard de la revue et de ses orientations ou choix : il ne s’agit pas d’un comité simplement honorifique, malgré son caractère éminent. Cela nous a amenés à en modifier la composition à partir du numéro 7, remplaçant quelques personnes avec lesquelles nous n’avions plus ou peu de contacts, par d’autre nouvellement actives auprès de notre équipe. Les noms qui suivent correspondent à ce comité renouvelé. Un 2e renouvellement, mais également peu important, sera proposé à partir du prochain numéro (14). Nous déplorons trois décès parmi les membres de ce comité (ainsi que deux dans notre équipe), nous leur rendons hommage.
Outre le soutien de notre politique éditoriale et en conformité avec nos objectifs et besoins, nous avons réuni ce comité en le souhaitant consistant tant au plan international qu’interdisciplinaire – ce que nous allons encore ouvrir. Au plan des sciences de l’éducation, nous avons privilégié des référents en dehors de notre région d’exercice ; sur notre université, nous avons fait appel à des collègues en dehors de la discipline et intéressés par ces travaux – nous allons accentuer cette ouverture lors du prochain remaniement.
Ajoutons que nous bénéficions, depuis l’origine et toujours, du soutien de Georges Vigarello.

•Au plan international et interdisciplinaire
Mireille CifaIi (psychologie et sciences de l’éducation, Genève, Suisse),
Olga Czerniawska (théorie de l’éducation, Łódź, Pologne),
Guy De Villers (psychanalyse, Louvain, Belgique),
Pierre Dominicé (sciences de l’éducation, Genève, Suisse),
Ettore Gelpi (1933-2002) (politique internationale et formation des adultes, Italie),
Meirecele Caliope Leitinho (sciences de l’éducation, Ceara, Brésil),
Ewa Marynowicz-Hetka (pédagogie sociale, Łódź, Pologne),
Jacques Rhéaume (sciences de la communication, Montréal, Québec),
Makoto Suemoto (sciences de l’éducation, Kobe, Japon),
Fabio Vasconcelos (géographie, Fortaleza, Brésil),
André Vidricaire (sciences de l’éducation, Montréal, Québec).

•Au plan national, en dehors des sciences de l’éducation
Monique Astié (biologie végétale),
Boris Cyrulnik (neurologie, psychiatrie, éthologie clinique),
Albert Jacquard (humanistique et génétique des populations),
David Le Breton (sociologie),
Jean-Louis Le Moigne (sciences des systèmes),
Jacques Lévine (psychanalyse, 1923-2008),
Edgar Morin (sociologie),
Jacques Nimier (mathématiques et psychologie clinique).

•Au plan national, en sciences de l’éducation
Jacques Ardoino,
Françoise Cros,
Nelly Leselbaum,
Philippe Meirieu,
Gaston Pineau,
André de Peretti.

•De l’université de Nantes
Régis Antoine (lettres),
Daniel Briolet (lettres, 1933-2003),
Philippe Forest (lettres),
Olga Galatanu (linguistique).

”Martine Lani-Bayle, janvier 2009
Université de Nantes”

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